Ce nouvel article vous décrit mon expérience sur les problèmes de colique chez les vieux équidés et plus précisément sur les ponettes de plus de 20 ans.
Parce qu'il vient de m'arriver un nouvelle épisode stressant et important pour la santé d'une de mes ponettes, je tiens à partager mon expérience pour quelle puisse servir à d'autres personnes qui pourront être confrontées à des situations similaires.
Mon but est de vous permettre d'anticiper et de faire de la prévention pour éviter au maximum les risques de récidive.
On est dimanche...
Je m'aperçois que Luciole, ma ponette de 31 ans, est couchée. Bon c'est pas nouveau mais elle a plutôt ses heures pour se coucher et là pour moi ce n'est pas normal.

Je l'observe tout au long de la journée et constate certains signes, "plutôt légers" qui décrivent un inconfort au niveau digestif. Le soir venu, j'apporte les rations, comme à mon habitude et là, surprise Luciole n'a pas grand appétit. Elle mange très lentement (plus qu'à son habitude) et ne termine pas, alors que c'est la première à en redemander en temps normal.
Je décide donc de vérifier les constantes de bases : respiration, cardio, température, couleur des muqueuses, hydratation et surtout les bruits intestinaux.
Dans l'ensemble tout est OK. Sa respiration est régulière mais je vois bien qu'elle est contractée et douloureuse ou niveau du ventre.
Je lui administre donc un antispasmodique, la fait marcher pour la soulager et vérifie quelques temps après que son état s'améliore. C'est le cas, elle semble soulagée et se remet à manger herbe et foin.
Lundi, le vétérinaire est nécessaire !
Son état n'est pas mieux et elle boude sa ration. Je contacte donc le vétérinaire qui intervient dans l'heure pour poser un diagnostic. Et malgré des constantes physiologiques ok pour son âge, le vétérinaire pense à une colique sourde.
Injection d'antispasmodique et antidouleur ainsi qu'une poche d'hydratation pour l'aider. Elle se sent mieux et reprend à manger. Mais hélas se couche encore beaucoup trop et des signes de douleurs sont toujours présents.
Sur les recommandation du vétérinaire, je lui fait boire de la paraffine pour aider à pousser les crottins et lubrifier le tube digestif. (qui d'ailleurs ont continué à être produit durant cette période)
En parallèle, je lui fait quelques massages au niveau de la ligne du dos (points de méridiens vessie ayant un impact sur le système digestif) et sur le bas ventre.
Mardi, ça ne s'améliore pas !
Son état n'étant pas encore au beau fixe, je suggère au vétérinaire que la douleur est plutôt ciblée au niveau estomac. Il me suit dans mon raisonnement et me prescrit du Gastrogard (Oméprazole). Je décide également de la mettre sur un terrain avec de l'herbe haute pour la stimuler et l'obliger à se mouvoir.
Je continue donc mon protocole Gastrogard le matin, paraffine le soir, avec massage réguliers et marche tranquille. Si je le juge nécessaire pour la soulager, je lui donne un antispasmodique et bien-sûr je surveille ses constantes.
Enfin le jeudi après-midi son état semble s'améliorer significativement.
Elle ne se couche plus de douleur et semble plus alerte. Elle mange sa ration améliorée du soir et mastique même un peu de foin.
Un Vendredi de réconfort, toujours sous surveillance !
Enfin, un matin comme les autres, Luciole et Lolita en attente derrière la clôture pour venir manger leur ration. Me voilà bien soulagée, nos efforts et réflexions ont payé.
Bien sûr ce n'est pas terminé et Luciole reste sous surveillance et contrôle régulier pour être sûr que la fin d'hiver se passe au mieux.
J'ajoute à sa ration des compléments vitaminés et soutenant le système hépatorénal (conseillés par le vétérinaire) pour lui redonner de l'énergie et la maintenir au maximum.
Luciole n'est chez moi que depuis 2 ans et les hivers précédents tout s'était bien passé.
Mon attention était portée plutôt sur ma seconde ponette Lolita qui elle a des soucis de colique de stase régulièrement et depuis 5 ans, nous avons toujours réussi à l'aider et la soutenir. Et cette année aucun soucis pour Lolita, sans doute grâce à la prévention faite depuis toutes ces années. Hélas, c'est mon autre ponette Luciole, qui est maintenant sujette à cette problématique de "Colique".
Les coliques sont multifactorielles et leurs signes cliniques sont normalement très visibles. Mais parfois, comme dans mon cas, aucun signe particulier sauf un changement d'habitude et un comportement qui pour moi montrait de l'inconfort.
Voici les conseils et astuces pour prévenir des problèmes de colique pour les vieux équidés :
Une bonne connaissance de votre animal est primordial. Elle passe par une bonne observation visuelle de ses habitudes. Une connaissance de ses constantes : battement du cœur, respiration, température, couleur de muqueuses, qualité du poil, observation des yeux
Surveillance de l'hydratation en toute saison. En hiver, mettre des seaux d'eau tiède à disposition. Donner une ration réhydratée ++. Moi je donne des bouchons de foin avec du muesli sans céréales que je laisse tremper plusieurs dizaines de minutes et dans laquelle j'ajoute une bonne quantité d'eau pour en faire presque de la soupe.
Apport d'omégas et d'énergie. Grâce aux huiles végétales de type colza, lin, olive etc...Aide au fonctionnement du transit, soutien le corps dans son ensemble et aide à soutenir les inflammations chroniques. L'huile de paraffine qui est une huile minérale et donc non assimilée peut également être introduite dans l'alimentation pour lubrifier les intestins et favoriser le transit.
Apport de pré et probiotiques pour maintenir un bon fonctionnement du système digestif et une bonne assimilation générale. Plusieurs gammes existent sur le marcher : CGP Horse Feed, Milamoka, Proferm et le EM en font partie.
Un apport de vitamines et d'oligo-éléments est important également car les fourrages ne sont pas équilibrés et n'apportent pas tout ce qu'il faut à nos protégés pour les maintenir au mieux dans le temps. Vous pouvez faire appel à un(e) nutritionniste équin qui saura vous conseiller au mieux.
Vous pouvez également vous faire accompagner par d'autres professionnels du bien-être équin comme un(e) Naturopathe, un(e) Shiastuki, un(e) Ostéopathe, un(e) Masseur(se), Dentiste Equin etc... Ils sont importants pour le maintient de la santé de vos protégés et vous aideront à mieux connaitre vos chevaux et poneys !
Article rédigé par Estelle Caillard, Naturopathe pour les Humains et les Animaux
Comments